Les premiers sont partis de l’île de Sein, d’autres Bretons, Résistants en devenir, « prenant la mer à Lorient, au Guilvinec ou à Douarnenez. Ils seront rejoints par d’autres Français, d’autres héros ». C’est un vibrant hommage à la Résistance en général, aux Bretons en particulier qu’a rendu, ce matin à Port-Louis, le président de la République. Accompagné notamment du président du Sénat et de son Premier ministre, Nicolas Sarkozy avait souhaité commémorer la Victoire du 8-mai 1945 dans cette petite ville morbihannaise dont l’imposante citadelle marque l’entrée de la rade de Lorient.
Coups de canons, défilé aérien, long recueillement notamment devant le monument aux victimes de la déportation et le Mémorial où les corps de 69 patriotes fusillés ont été retrouvés à la Libération : Nicolas Sarkozy a aussi échangé avec des scolaires du secteur puis avec des vétérans et des familles de résistants.
« Capacité de résistance »
Le chef de l’Etat, dans son discours, a dressé un court historique de la Bretagne pendant la guerre : la présence allemande, les premiers réseaux de Résistance et ses jeunes martyrs « partis de Querrien, de Gouarec ou de Quimperlé, de Lanvénégen, de Guémené ou de Lanoué », ses chefs réunis à Saint-Marcel jusqu’à la libération des Poches de Lorient et de Saint-Nazaire, « neuf mois de guerre totale, neuf mois d’enfer ».
« Pendant ces quatre années, poursuivait le Président, les Bretons auront montré une capacité d’endurance et de résistance hors du commun. Ils ont pris la mer au plus gros de la tempête de 1940. Ils ont vécu sous un déluge de feu. Ils ont livré bataille. Souvenons-nous de cette formidable endurance. Souvenons-nous de cette détermination. Souvenons-nous que lorsque tout paraissait perdu, des hommes ont tenu, n’ont rien lâché, n’ont rien cédé, ni de leurs convictions, ni de leur amour de la France, et qu’ils ont finalement emporté la victoire… L’espoir a toujours un nom : le courage. »
Un élu lanestérien évacué
C’est devant un parterre trié sur le volet que s’est exprimé Nicolas Sarkozy. Pour autant, le début de son intervention a été perturbé par un conseiller municipal communiste de Lanester. Vladimir Bizet-Sefani, à plusieurs reprises, a crié : « Votre politique est une insulte à tous ces gens ! C’est la mort de la liberté, de l’égalité et de la fraternité ! » Il a été rapidement et énergiquement évacué. À noter que de très importants moyens avaient été requis pour assurer le bon déroulement de cette commémoration.
Avant que les deux à trois mille spectateurs directs - sans compter tous ceux qui s’étaient massés aux abords, sur les remparts de Port-Louis ou en face, sur les plages de Larmor - ne puissent accéder au site, ils avaient été plusieurs fois fouillés. Et sur la route conduisant à Port-Louis, chaque pont, route ou rue avait été placée sous la surveillance des centaines de militaires et de policiers mobilisés pour la matinée, sur terre mais aussi sur mer et dans les airs.
Yvan DUVIVIER.