Drôle d'ambiance hier aux voeux du centre hospitalier. En grève depuis six semaines, le personnel a boudé les discours de leur directeur Jean-Paul Fouchard et de la présidente du conseil d'administration, Muriel Jourda. Il organisait sa propre cérémonie de voeux.

Quels sont-ils ? « Que la direction revoit sa copie », revendique Isabelle Candalh, secrétaire adjointe de la CGT. Comme elle, une bonne partie du personnel est en grève, soit en effectuant des débrayages, soit en travaillant avec un badge « en grève».

Pour faire face à un déficit de quelque 150 000 €, leur directeur souhaite leur retirer trois à cinq jours de RTT dans l'année avec, en contrepartie, la possibilité de finir la journée trois minutes plus tôt. Une mesure qui ne passe pas. « Nous faisons déjà beaucoup d'efforts. Nous ne regardons pas nos horaires, nous ne sommes pas à trois minutes près et nous assurons déjà pas mal de remplacements... » Pour eux, il y a d'autres solutions que d'économiser sur les employés. « Ça enlève trois postes de remplaçants, ça ne suffira pas à combler le déficit et on imagine que ce n'est qu'un début... Il faut que l'État nous donne le budget. »

« Des efforts à consentir »

Lors de ses voeux, leur directeur Jean-Paul Fouchard s'est montré déterminé. «Toutes les non-dépenses réalisées participent la cohérence de notre retour vers l'équilibre financier. L'hôpital de demain ne sera pas financé sur la dette. » Il espère un retour vers l'équilibre avant la fin 2011.

Sans casse sociale. « Il n'y aura aucune suppression de poste car le nombre d'agents employés dans l'équipe de suppléance est très variable en fonction des besoins de remplacements qui sont liés essentiellement à l'absentéisme pour congés annuels ou médicaux, et non en fonction des jours de RTT. »

Présidente du conseil d'administration, Muriel Jourda ne le contredit pas. « Les efforts à consentir ont pour but la pérennité d'une activité hospitalière de qualité. Je tiens à renouveler tout mon soutien à l'équipe de direction pour la qualité de sa gestion des ressources humaines. »

La maire de Port-Louis fait également savoir qu'elle n'ignore pas que les mesures envisagées sont péniblement ressenties par les agents, mais pour elle : « Elles ne doivent être vécues ni comme une punition ni comme un signe d'indifférence à la pénibilité du travail ».

source : Ouest France